L’industrie textile et son empreinte hydrique : un enjeu majeur

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93 milliards de m³ d’eau*, c’est la quantité consommée chaque année par l’industrie textile. Cette ressource essentielle est utilisée à toutes les étapes de fabrication des vêtements, depuis la culture des matières premières jusqu’aux traitements de finition. Mais pourquoi une telle consommation ? Et surtout, comment la réduire ?

La culture et l'extraction des matières premières : l’étape la plus gourmande en eau

La production textile commence par l’extraction des matières premières, une étape très consommatrice d’eau. Le coton, qui représente une grande partie des fibres naturelles utilisées dans l’industrie, est particulièrement concerné.

L’irrigation du coton : un gouffre à eau

La culture du coton requiert d’importantes quantités d’eau pour l’irrigation, notamment dans les régions arides où il est souvent cultivé. En moyenne, produire 1 kg de coton nécessite 10 000 litres d’eau*. Cette consommation intègre la préparation du sol, la plantation, l’irrigation et la récolte.

Cette pression sur l’eau douce est d’autant plus critique que le coton est souvent cultivé dans des zones sujettes à la sécheresse, comme l’Inde, le Pakistan ou l’Ouzbékistan, où l’irrigation intensive assèche les cours d’eau et les nappes phréatiques.

Champ de coton
Champ de coton

La fabrication du tissu : une empreinte hydrique critique

Une fois les fibres récoltées, elles subissent plusieurs transformations avant de devenir du tissu. Cette phase englobe le lavage des fibres, la filature, le tissage ou tricotage, ainsi que les traitements de finition.

Consommation d’eau aux différentes étapes

  • Filature : Transformation des fibres en fil. Certaines fibres naturelles comme la laine ou le coton doivent être lavées avant filage, ce qui nécessite d’importantes quantités d’eau.
  • Tissage et tricotage : Ces processus mécaniques utilisent peu d’eau directement, mais les fils reçoivent souvent des traitements lubrifiants qui nécessitent un lavage ultérieur.

Teinture, blanchiment et finitions : le pic de consommation

C’est lors des traitements chimiques que l’impact hydrique atteint son paroxysme.

  • Teinture : L’industrie textile utilise en moyenne 100 à 150 litres d’eau par kilogramme de textile teint*. Certaines méthodes conventionnelles consomment encore davantage.
  • Blanchiment et traitements chimiques : Pour éviter le jaunissement et préparer le textile à la teinture, des bains chimiques au chlore ou à l’oxygène sont appliqués.
  • Finitions (apprêts, imperméabilisation, anti-froissage, etc.) : Ces traitements requièrent plusieurs cycles de bains et de rinçages chimiques.
Rouleau de matières premières
Rouleaux de matières premières

Pollution des eaux : un enjeu environnemental majeur

20 % de la pollution industrielle mondiale des eaux provient de l’industrie textile, principalement à cause des teintures et des produits chimiques rejetés sans traitement approprié. Ces substances sont difficiles à filtrer et nuisent aux écosystèmes aquatiques.

La confection des vêtements : un impact moindre mais non négligeable

L’étape de la confection comprend la découpe, l’assemblage et les finitions des vêtements. Son impact hydrique est moindre comparé aux autres étapes, mais il n’est pas nul :

  • Humidification des tissus pour faciliter la coupe et l’assemblage.
  • Repassage à la vapeur pour donner une meilleure finition.
  • Lavage final avant mise en rayon.
Repassage d'un textile
Repassage du tissu

L’upcycling : une solution pour réduire drastiquement la consommation d’eau

L’une des meilleures alternatives pour minimiser l’empreinte hydrique de la mode est l’upcycling. Cette approche consiste à réutiliser des textiles existants pour créer de nouveaux vêtements. Ce faisant, elle permet permet d’éviter les étapes les plus consommatrices d’eau :

  • Suppression de la culture et de l’extraction des matières premières.
  • Économie sur la préparation du tissu (filature, tissage, teinture, finitions).

Seule la confection reste nécessaire.

T-shirt classique vs t-shirt upcyclé

La différence entre un vêtement neuf et un vêtement upcyclé est sans appel :

  •  T-shirt neuf : 2 700 litres d’eau* nécessaires, soit l’équivalent de 2 ans de consommation d’eau potable pour une personne.
  • T-shirt upcyclé : 27 centilitres d’eau, soit à peine un verre d’eau.

En clair : produire un t-shirt upcyclé permet d’économiser l’équivalent de 70 douches* !

Tableau comparatif de la consommation d'eau pour une production textile classique vs une production upcyclée
Tableau comparatif de la consommation d'eau

Vers une mode plus responsable

L’industrie textile doit opérer une transformation radicale, et les marques ont un rôle clé à jouer. En intégrant l’upcycling dans leurs collections, elles réduisent leur empreinte hydrique tout en valorisant leurs invendus ou leurs textiles en fin de vie.

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